Depuis les années 2018-2020, des mobilisations scientifiques en lien avec le changement climatique ont lieu dans le milieu de la recherche en France. Ce sont à la fois des réseaux scientifiques à l’échelle locale (Atécopol, Ecopol), des réponses institutionnelles (le rapport du COMETS du CNRS concernant l’éthique environnementale de la recherche en 2022) ou des initiatives au niveau local et national pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre des laboratoires et étudier les possibilités de décarboner ce secteur d’activité (l’initiative Labos 1point5 et les nombreux laboratoires engagés dans cette approche). Antoine Hardy vient d’achever quatre ans d’enquête sur ces questions dans le cadre de son doctorat en sociologie des sciences. Il souhaite aborder avec les équipes du LAM trois questions en particulier. D’où vient ce mot d’ordre de la décarbonation de la recherche ? Comment comprendre la décarbonation de la recherche par rapport aux autres politiques publiques environnementales ? Quelles sont les tensions suscitées par ces initiatives et les raisons qui les limitent ? Aborder ces questions permettra d’ouvrir enfin des perspectives sur ce que cela signifierait de faire de la recherche dans un monde réchauffé de + 3 degrés.