Lucie Leboulleux chercheuse à l’IPAG présentera ses travaux sur “Les imageurs aux contraste robustes aux erreurs de segmentation et de vent faible”. Voici un résumé de sa présentation :
L’imagerie et la caractérisation des exoplanètes de type terrestre dépendent d’instruments capables d’accéder à des objets dont le contraste avec leur étoile hôte est de l’ordre de 10^(-10) à 10^(-8), à de courtes séparations angulaires (<0,1”). Cependant, de tels instruments sont complexes à concevoir, extrêmement sensibles aux aberrations et aux instabilités optiques, et tendent à être installés sur des télescopes géants avec un miroir segmenté qui augmente le nombre de sources possibles d’instabilités : l’Extremely Large Telescope (39m et 798 segments), le Thirty Meter Telescope (30m, 492 segments), le Giant Magellan Telescope (24m, 7 segments), éventuellement le télescope spatial Habitable World Observatory (ex-UVOIR) (6m)… Parmi d’autres sources d’erreurs, leurs instruments coronagraphiques seront impactés par les erreurs de mise en phase des segments : sur LUVOIR, par exemple, un contraste de 10^(-10) implique des contraintes de mise en phase jusqu’à 10pm RMS, ce qui n’est actuellement pas accessible et maintenu. Au cours de ce séminaire, je développe une approche innovante de cette problématique, en racontant l’histoire de PASTIS (Pair-based Analytical model for Segmented Telescopes Imaging from Space), un modèle analytique d’abord inventé pour caractériser les instruments coronographiques et fixer des contraintes sur l’alignement des segments de télescope, puis utilisé pour concevoir directement des instruments robustes aux erreurs de mise en phase des segments. Cette approche est également étendue à deux autres types d’aberrations attendues sur les prochains télescopes terrestres : les effets de pétale des systèmes d’optique post-adaptative et l’effet de vent faible, les derniers limitant déjà les performances des télescopes VLT/SPHERE et Subaru en matière de contraste élevé.