Elodie Choquet obtient un financement européen pour traquer les exoplanètes

Déterminer la fréquence de la vie dans l’Univers est l’un des principaux défis des prochaines décennies. Cela nécessite un grand imageur à haut contraste dans l’espace, tel que LUVOIR ou HabEx, capable de caractériser des dizaines de planètes proches, semblables à la Terre. La détection de telles planètes, 10^-10 plus faibles que leur étoile et perdues dans l’éblouissement lumineux et variable de l’étoile dans les images, est un formidable défi. Dans la course pour éliminer la lumière contaminante de l’étoile, l’instrument coronographique et le traitement de l’image ont un rôle clé à jouer. Pourtant, la définition scientifique et technologique de ces concepts de mission repose entièrement sur l’instrument coronographique pour rejeter la lumière des étoiles, en supposant un simple gain de 10 en sensibilité pour le traitement d’image, basé sur des techniques vieilles de 15 ans développées pour le Télescope Spatial Hubble. Le coût de cette approche est une exigence extrême en stabilité du front d’onde de 20pm rms seulement et des estimations conservatrices en nombre d’exoplanètes détectées.

Avec ESCAPE, Elodie Choquet propose de développer des méthodes innovantes de traitement d’image qui utilisent le matériel spécifique de ces imageurs à haut contraste (leurs capteurs de front d’onde et leurs miroirs déformables) et les données accumulées dans leurs archives pour apporter un gain significatif dans la soustraction de la lumière des étoiles. Elle profitera de l’occasion unique du lancement pendant la période couverte par l’ERC du Télescope Spatial Roman, qui comprend précisément le démonstrateur technologique CGI d’imagerie à haut contraste dans l’espace, pour démontrer ses méthodes et multiplier par 20 les limites de détection. En parallèle, Elodie Choquet déploiera les méthodes ESCAPE sur les archives publiques des instruments coronographiques VLT-SPHERE et JWST NIRCam et MIRI afin de fournir des données de meilleure qualité à la communauté, de découvrir de nouveaux systèmes planétaires et de limiter la population de planètes géantes à des échelles encore inexplorées et comparables au système solaire. Ces objectifs et ce calendrier ambitieux ouvriront la voie à la mise en œuvre des méthodes ESCAPE dans les futures missions d’imagerie spatiale et faciliteront la détermination de la fréquence de la vie.